Chapitre 2 - Rappelle moi de tuer Don Lothario un de ces quatre

Don Lothario pour info, c'est un vieil ami, on était au lycée ensemble, et je sais pas comment, on a réussi à finir par bosser au même endroit. Bref, je le déteste, il me le rends, tout ça parce qu'au bal de promo, après quelques verres j'ai dis à une amie commune que je me le taperais bien, oui je sais ça manque de classe. Depuis il s'amuse à me rendre folle avec ça, et c'est à peine si j'arrive à continuer de vivre en sachant qu'on respire le même air. Sauf que jeudi soir, une gamine a eu l'idée de se battre avec un gamin, ça a fini avec un compas planté dans la main, des cheveux arrachés et un pantalon mouillé, le pauvre gosse s'est fait laminé par la peste.

Don et moi nous sommes chargés de nous occuper de la cas de la petite qui en est pas à sa première humiliation de morveux et refuse de comprendre que non, c'est pas bien de planter ses camarades et leur transmettre la rage par morsure. Déjà de base ça ne m'enchante pas de bosser avec cet abruti, mais en plus !

 

Monsieur se fout de ma gueule, regarde dans quelle tenue il m'acceuille, c'est de l'exhibitionnisme pur et simple. J'arrive à midi, rien n'est préparé comme repas alors qu'on avait convenu que je mangerais chez lui, il n'est pas habillé, et j'aperçois une petite rousse sortir par le jardin au fond. Quel professionalisme. Bref, pendant qu'il s'habille je commence à préparer une salade, je commence à la manger et j'ai le temps de la finir avant que monsieur ne repointe son nez.

« Je me suis endormi dans mon bain désolé ». Et il déclare finalement qu'il préfèrerait qu'on aille chez moi, comme quoi ce n'est pas un cadre sérieux d'être chez lui. Ah oui, on est également voisins... 

Je me remémore la directrice « Si vous êtes incapables de vous entendre l'espace d'une discussion, pas la peine de revenir monsieur Lothario et mademoiselle Curry. ». Don s'en fout, il est blindé, moi un peu moins, je serre les dents, fait un sourire crispé et lui dit de me suivre jusqu'à chez moi.

A la maison, toujours avec le sourire je lui demande si on peut enfin s'y mettre, même s'il grogne au début, Don accepte enfin. Mais dans ce cas, pourquoi ai-je envie de le tuer si on a enfin réussi à en parler ? Déjà ça a mal commencé puisque j'étais contre son avis, lui disait qu'on pouvait donner une nouvelle chance à la gamine, moi j'étais formellement contre.

« Mais enfin, t'as vu son âge ? C'est rien ! » - « Rien ? Si on ne lui explique pas maintenant qu'essayer de tuer son entourage c'est mal, c'est quand elle sera devenue une serial killeuse qu'on réagira ? » Et ainsi de suite, de temps en temps il me coupait pour écouter attentivement ce que le présentateur du journal sportif disait. 

Je n'ai aucune idée de comment on en est arrivé là, mais on a fini par se marrer comme de vieux amis en regardant le match des Lamas de Sunset contre les Vamps de Bridgeport. Aucun souvenir de m'être endormie, mais j'ai fermé les yeux, les lamas avaient marqué leur deuxième but, je les ai ouvert, le soleil se levait à peine et j'avais de la bave et une couverture sur moi. La bave venant de ma bouche, la couverture j'en sais rien. Je commence à me dire que finalement on pourrait faire la paix avec Don, quand je reçois un sms.

« Hey au fait, la directrice veut connaître notre décision à 10h, je lui ai dis que c'était toi qui lui donnerait le compte rendu, bisous. Ah et tu ronfles fort. »

PS : En plus en sortant de la douche, j'ai remarqué que Don avait cassé mon évier, bon je n'ai encore réussi à prouver que c'était lui et pas moi quand j'ai voulu dévisser un truc, mais ça ne saurait tarder !